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Hi-tech et sciences24/03/2022 à 11:05
Une pilule de contraception masculine efficace à 99% chez les souris
Une équipe de scientifiques a annoncé ce mercredi 23 mars avoir développé une pilule de contraception masculine efficace à 99% chez les souris, sans provoquer d’effet secondaire visible, et qui pourrait être testée sur les hommes d’ici la fin de l’année.
Ces résultats doivent être présentés lors de la conférence de printemps de la Société américaine de chimie. Ils marquent une étape importante pour la contraception masculine, qui demeure très marginale au sein des couples.
La recherche d’une pilule contraceptive pour les hommes remonte aussi loin que l’autorisation, dans les années 1960, de son équivalent pour les femmes, explique à l’AFP Md Abdullah Al Noman, un étudiant de master à l’Université du Minnesota, qui présentera ces travaux lors de la conférence.
“De nombreuses études montrent que les hommes sont intéressés par un partage de la responsabilité de la contraception au sein du couple”, dit-il, mais seulement deux solutions efficaces et reconnues existent à ce jour: les préservatifs et la vasectomie ― une solution durable sur laquelle il est parfois compliqué (et cher) de revenir.
D’autres pratiques, comme le slip chauffant et l’anneau autour des testicules, demeurent confidentielles et non validées par les autorités sanitaires.
Administré oralement aux souris mâles pendant quatre semaines, YCT529 a drastiquement réduit la production de spermatozoïdes et a été efficace à 99% pour prévenir les grossesses, sans que ne soient observés d’effets secondaires. Et six semaines après l’arrêt de l’ingestion de YCT529, les souris pouvaient à nouveau procréer.
L’équipe, financée par les Instituts américains pour la santé (NIH) et l’organisation à but non lucratif Male Contraceptive Initiative, travaille avec l’entreprise YourChoice Therapeutics pour commencer des essais cliniques dans la deuxième moitié de 2022, a précisé la professeure Gunda Georg.
“Je pense que cela peut avancer rapidement”, a-t-elle déclaré, estimant qu’une commercialisation pourrait intervenir d’ici cinq ans. “Il n’y a pas de garantie de succès... mais je serais vraiment surprise de ne pas observer un effet aussi sur les humains”, a ajouté la chimiste.