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Chronique26/03/2016 à 13:17

Une réactualisation des priorités …!

Une réactualisation des priorités …!

Pr. Khalifa Chater

Les Tunisiens ont accueilli avec satisfaction, la décision du conseil  des ministres, le 23 mars 2016, de réactualiser les priorités ou  plutôt de les mettre en application. «L’Etat ne va pas continuer à permettre la tenue des actions protestataires et des contestations qui paralysent la productivité», déclara Khaled Chouket, porte parole du gouvernement. 

Il affirma que le gouvernement est décidé à «faire cesser les protestations qui ont lieu sur les sites d’extraction des richesses naturelles» et à mettre fin aux sit in qui bloquent l'activité des entreprises et paralysent la vie économique. On se rappelle, en effet, que le secteur du phosphate fait face depuis cinq ans à une instabilité de la production.  Les sit-in de protestation et les grèves ont, en effet, entravé l'extraction, le transport et l'exportation du phosphate, du bassin minier de Gafsa. Ils ont, par ailleurs, paralysé les sociétés de transformation du phosphate et, en conséquence  l'exportation de ses dérivés.  D'autre part, la campagne "Où est le pétrole?", déclenchée sur face book, en mai 2015, a suscité l'inquiétude des producteurs étrangers. Depuis le 2 juin 2015, des manifestations ont lieu devant des infrastructures pétrolières suite à l’annonce, début mai, de la découverte de réserves d’or noir dans la région. Cette campagne a mis à l'ordre du jour la cessation des activités de certaines firmes. A Kerkennah, la société Petrofac, qui exploite un gisement de gaz au large de l’île, a subi un blocage des opérations d'évacuation de sa production. La société subit d'énormes pertes quotidiennes qui seraient de l'ordre de 100 mille dinars par jour. Ayant dépassé sa capacité de stockage, elle risque d'arrêter l'extraction du gisement. Cet environnement défavorable à la gestion des entreprises et à la réponse aux appels aux investissements internes et étrangers, ne peut que consolider le marasme économique. La décision gouvernementale d'arrêter les velléités de paralyser la production économique a été longtemps souhaitée par l'opinion publique. 

Autre réactualisation des priorités, par le conseil des ministres du  23 mars 2016 : Le gouvernement a décidé d'œuvrer pour "exercer son plein contrôle sur toutes les mosquées, sans exception". Cette décision a été, inscrite, dans la feuille de route, du dialogue national et devait être appliquée par le gouvernement de Mehdi Jomaa. Mais elle a été longtemps différée. Aurait-on voulu ménager les états d'âme des membres de la coalition gouvernementale ? Attitude critique de certains observateurs: "trop peu et trop tard". Saluons, quant à nous, cette redéfinition des urgences nationales, mises à l'ordre du jour dans cette conjoncture de crise. 
La déclaration du porte parole du gouvernement tunisien  atteste que ces décisions bénéficieraient désormais d'un consensus de la coalition gouvernementale, répondant aux défis de la crise économique et de l'insécurité. Confortées par une révision urgente des programmes de culture et de l'éducation, par le combat de l'intolérance et l'institution du débat, elles pourraient créer les meilleures conditions pour assurer le développement et la stabilité.

Economique Jawhara FM

jmc
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