Accueil >Actualité >Internationale
Variole du singe : L’OMS déclenche son plus haut niveau d’alerte


Le directeur général de l’OMS a annoncé, samedi 23 juillet, lors d’une conférence de presse, qu’il déclarait l’urgence de santé publique de portée internationale concernant cette épidémie.
Il s’agit du plus haut niveau d’alerte de l’organisation, censé déclencher toute une série d’actions des pays membres.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a pécisé à cette occasion que l’épidémie touche près de 17 000 personnes dans 74 pays et que le risque dans le monde était relativement modéré à part l’Europe où il est élevé.
Jeudi encore, lors d’une longue réunion du Comité des experts qui de guident dans sa décision et ses recommandations, le Dr. Tedros avait expliqué qu’il restauit « inquiet » de la diffusion de la maladie, même si le rythme de propagation a diminué dans certains endroits.
« La variole du singe est hors de contrôle, il n’y a aucune raison légale, scientifique ou sanitaire de ne pas déclarer une urgence de santé publique de portée internationale », a tweeté vendredi soir Lawrence Gostin, professeur américain de droit de la santé publique et directeur du Centre de l’OMS pour le droit de la santé.
Lors d’une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avaient recommandé au Dr. Tedros de ne pas prononcer l’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).
Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’ouest où le virus est endémique, s’est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l’Europe.
Décelée pour la première fois chez l’humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole, éradiquée en 1980.
Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville, selon l’OMS.
Une étude publiée jeudi dans la revue scientifique New England Journal of Medicine, la plus large réalisée sur le sujet et basée sur des données de 16 pays différents, confirme que la vaste majorité, 95 %, des cas récents ont été transmis lors d’un contact sexuel et que 98 % des personnes touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.
« Ce mode de transmission représente à la fois une opportunité pour mettre en place des interventions de santé publique ciblées, et un défi, car dans certains pays, les communautés affectées sont face à des discriminations qui menacent leur vie », a relevé le Dr. Tedros.
« Il y a une réelle inquiétude que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes puissent être stigmatisés ou blâmés pour la flambée de cas, la rendant beaucoup plus difficile à tracer et à stopper », a-t-il averti.



