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Chronique17/08/2016 à 09:47

Youssef Chahed à l’épreuve des lettres ouvertes

Youssef Chahed à l’épreuve des lettres ouvertes

Par Mansour M’henni

On retiendra sans doute que, depuis 2011, on n’a jamais autant écrit de « lettres ouvertes » aux responsables politiques. 

Je me souviens en avoir écrit moi-même à Rached Ghannouchi, à Hamadi Jebali et à Béji Caïd Essebsi avant sa présidence. Dans le fond, cela est heureux et important car dénotant d’un acquis précieux en matière de liberté d’expression et d’implication citoyenne.

Ce phénomène s’est accentué, spectaculairement, depuis la désignation de Youssef Chahed pour la formation d’un gouvernement « d’union nationale ». Là aussi, l’intérêt de cette pratique n’est pas moins heureux tant qu’il reste centré sur des questions de politiques sectorielle ou générale, sans personnalisation et sans langage hautain. L’exemple le plus éloquent de ce type d’écrits est celui de la lettre ouverte adressée au « nouveau président du gouvernement » par le conseil des présidents des universités et rendant compte de la crise qui affecte l’enseignement supérieur et la recherche. Il y est question de certaines causes de la crise du secteur, des obstacles retardant la réforme et une configuration générale du responsable requis pour l’avenir.

Que l’on soit d’accord ou non sur le contenu de cette lettre, on ne saurait ne pas lui reconnaître son caractère constructif et désintéressé, du genre d’écrits dont on salue l’apport pour un débat prospectif en la matière. Pourtant, cela n’a pas empêché un dérapage du débat de façon à le tirer dans le sens de la seconde catégorie des « lettres ouvertes ».

Cette autre catégorie trahit, par son style même, quand cela n’est pas explicitement souligné, un quelconque intérêt pour soi ou pour un tiers, parfois intensément appuyé par une mobilisation des commentateurs sur facebook et autres soutiens médiatiques. Il n’y aurait sans doute pas de mal à donner un avis sur un nom lancé, parfois par le décideur lui-même, à condition de ne pas trop s’y attarder. Mais à sortir des noms inconnus pour lesquels on construit un profil de premier ordre pour la simple raison qu’on a un rapport privilégié avec cette personne, cela ne saurait relever que de tactiques dépassées et franchement intéressées. Pourvu que les décideurs ne se laissent pas prendre à de telles influences, autrement ils y laisseraient l’essentiel de leur crédibilité et, s’ils sont encore jeunes, les meilleures chances de réussir leur avenir.

Le plus arrogant dans certains écrits personnalisés, et les commentaires sur les réseaux sociaux sont un peu d’autres lettres on ne peut plus ouvertes, c’est quand quelqu’un, du plus haut de son illusion, ordonne au chef du gouvernement de reconduire ou de renommer un tel ou tel autre. De quel ascendant se targueraient certaines gens pour oser de telles injonctions qui sonneraient comme des impolitesses ?

En tout cas, c’est à sa façon de réagir à ces écrits, les intéressés et les désintéressés, les constructifs et les combinards, que Youssef Chahed marquera son entrée dans la primature. Il lui reviendra d’abord de prouver qu’il est seul à décider de la composition de son équipe, sauf là où la constitution lui impose la consultation et, surtout, qu’il ne se laisse pas piéger par certaines mobilisations montées autour d’une personne, d’un clan, d’une région, etc.

Youssef Chahed a tout le temps devant lui pour se présenter comme une personnalité politique d’avenir : il a l’âge ; il a le niveau ; le peuple va avoir à évaluer son pouvoir de décision, sa liberté d’initiative, sa rigueur de gestion et sa compétence d’écoute. Celle-ci n’a jamais été de l’ordre de la complaisance ni de l’influence, car l’écoute consiste plutôt à collecter le maximum de données et à les cogiter en bonne âme et conscience en vue de décider ce qu’il croit bon à faire dans la conjoncture, tout en se donnant la latitude avouée de tout ajustement et de toute correction qui se devraient ou qui surviendraient en cours de route.

La Tunisie est en attente, les Tunisiens s’impatientent : ils veulent vraiment voir un jeune responsable politique « leur remplir les yeux », selon l’expression de notre dialecte. Youssef Chahed est à cette dure et honorable épreuve. Les dès sont jetés pour lui et je l’entends dire : j’y suis et je vais faire ce qu’il faut.

Economique Jawhara FM

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