La flottille Assoumoud et ses enseignements
Par Mansour M’henni
C’est un jour comme aujourd’hui, un autre 3 octobre de 1985, donc quarante ans plus tôt, que l’aviation israélienne avait bombardé Hammam Chatt, une ville tunisienne à 25 km au sud de la Capitale, Tunis. Au bilan de l’attaque : 68 morts et plus d’une centaine de blessés.
Aujourd’hui, quarante ans plus tard, le spectacle est tout autre mais c’est toujours le même contexte, un même conflit qui ne trouve pas son issue et que le monde politique, surtout celui des décideurs internationaux, ne paraît pas pouvoir résoudre dans la juste logique du droit et dans les valeurs supérieures de l’humanité de l’Homme.
Aujourd’hui, contre l’aviation israélienne et sa mission tueuse, une flottille navigue sereinement et pacifiquement pour essayer de lever le blocus imposé à la région de Gaza et pour ouvrir la voie des secours qui attendent de pouvoir atteindre une population démunie et maintenue prisonnière sur les sentiers douloureux de la mort imminente. Telle est la noble mission de la flottille Assoumoud !
Un haut responsable du département d’État américain a beau qualifier l’action de la flottille de « provocation inutile », la majeure partie du monde a une opinion contraire et même des citoyens américains dont certains font partie du convoi de résilience. Partout, on est sensible à cet acte courageux qui cherche à montrer que les peuples intelligents ont plus intérêt à négocier et à converser sur la base d’une paix solidaire envisagée comme l’idéal du vivre-ensemble, plutôt qu’à nourrir les sentiments de haine et de convoitise qui semblent répéter cyniquement : « Après moi, le déluge » !
Voilà donc plus de quarante pays, parmi lesquels d’anciens alliés inconditionnels d’Israël, tous rassemblés pour communiquer un message de paix et conduire une reconnaissance consensuelle du droit des Palestiniens à une vie digne, dans un pays libre, profitant de tous ses droits désormais reconnus par la communauté internationale !
Cette nouvelle mobilisation internationale est sans doute un réveil de la conscience humaine qui, pour certains intérêts ou par strabisme, peut s’aliéner à certains compromis qui camouflent les raisons d’être de la gent humaine en tant que genre supérieur, car intelligent. Tant mieux donc ! Mieux vaut tard que jamais.
Mais cela devrait inciter les USA et Israël à mieux réfléchir le cours des choses et à se départir d’un entêtement aveuglant qui ne conduit à rien de bon. C’est d’ailleurs pourquoi la communauté internationale devrait repenser la juste répartition des contributions intelligentes entre les différents États du monde. On comprend que des précautions soient à prendre pour une telle démarche, mais l’Histoire nous montre que les pires aberrations viennent parfois de ceux qu’on croyait pleinement inscrits dans la démocratie juste et équitable, autant qu’elles viennent des folles dictatures contre lesquelles la démocratie s’est imposée comme précaution prometteuse. Autant appeler les choses par leur nom : quelles leçons de démocratie internationale peut-on tirer de la façon d’être et de gérer de D. Trump et de B. Netanyahu ? Ils sont peut-être relativement démocrates dans leurs pays respectifs, au degré juste nécessaire pour s’assurer un résultat de vote, mais pour le reste, nul besoin d’un dessin ni d’un développement : les événements parlent d’eux-mêmes.
Encore une fois, disons bravo à la flottille Assoumoud et surtout à l’esprit qu’elle initie. Puisse ses enseignements nous servir à quelque chose !
