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Chronique29/07/2015 à 09:35

Cette odeur de la mort...

Cette odeur de la mort...

Par Mansour Mhenni




Ces derniers temps, rien ne semble retenir autant l’attention que les discours de la mort et leurs mots funestes. Pourtant, tout le monde sait que la mort est inéluctable en tant que couronnement de la vie, aussi différencié que paraît celui-ci.

Mais faire de la mort le mécanisme de la gestion de la vie, cela ne serait en accord avec aucune pensée intelligente, aucune croyance humaniste, aucune politique sensée.

Aujourd’hui, malgré elle et par la faute de forces malveillantes, la Tunisie se trouve au cœur d’une tornade lugubre qui fait l’effet d’une danse funéraire. De l’avis de la majorité des observateurs, elle y est par la faute de la troïka surtout, même si les parts de responsabilité dans cette affaire sont plus largement réparties.

Les mots de la mort, des mots de feu et maux de sang, se sont le plus cruellement exprimés de façon physique, comme on a pu le vivre horriblement avec la sauvagerie commandée qui a souillé un musée à Tunis et une plage à Sousse. Tout cela en une saison, le printemps, comme pour répondre sarcastiquement à tous ceux qui ont berné ou qui se sont laissé berner par la grande supercherie d’un prétendu « printemps arabe ». Et tout cela a germé et s’est nourri dans un certain laxisme complice ou complaisant du gouvernement de la troïka, par incompétence ou par malveillance. Inutile de remuer le couteau dans la plaie ; désormais cela tient lieu de vérité pour le commun des gens et pour les mieux renseignés sur « la politique des agents ».

Alors, quand aujourd’hui une éclaboussure de sang nous vient au visage par la condamnation à mort de Baghdadi Mahmoudi, livré par la Troïka à un fantôme d’autorité en Libye dont il n’était pas difficile d’imaginer la manière de gérer (plutôt que juger) une telle affaire, nous ne pouvons que nous interroger, avec beaucoup de scepticisme et de suspicion, sur la part de crédibilité que nous pouvons accorder à nos chantres-charlatans des droits de l’homme, sauf le respect dû aux honnêtes et aux sincères d’entre eux. On nous dit que ces droits doivent être totalement garantis et religieusement respectés même à l’égard d’un terroriste qui tue des dizaines de personnes innocentes ! A la bonne heure. Mais comment expliquer que, dans l’exercice du pouvoir, ces gens livrent, en même temps, sans enquête ni requête, sans procès ni défense, une personne impuissante à une terrible machine meurtrière.

A l’occasion, le trépied flageolant de l’ancienne troïka nous sort effrontément un système de défense dont chaque phrase ne fait que consolider le chef d’inculpation virtuel qui plane sur sa tête. Drôle de logique, vraiment, celle-là qui fait dire à un ancien terroriste que la Tunisie avait connu le terrorisme avant son gouvernement ! Celle-là qui donne à croire à quelqu’un qu’il lui suffit de s’affubler de nouveau d’une redingote droits-d’hommiste pour faire oublier tout le mécanisme qu’il avait conduit pour bafouer ces droits.

Et dans le lot des discours en profusion sur la question de la mort, notre ancien président provisoire, maître des propos de droit vidés par lui de tous leurs sens, se révolte contre « le rétablissement de la peine capitale » par une Loi antiterroriste qui serait, selon lui, plus grave que le terrorisme. « La Loi antiterroriste est mauvaise, dit-il, car elle introduit la peine capitale pour les crimes terroristes ». Déjà de croire qu’il y a plus grave que le terrorisme, renseigne sur la base éthique qui fonde la politique du Monsieur ! Et dans le même ordre d’idées, on se demande si Marzouki est contre la peine de mort dans l’absolu ou s’il la refuse seulement pour les terroristes.  D’autre part, ce Monsieur qui a présidé le pays pour un temps même provisoire, sait parfaitement que jamais la peine de mort n’avait été abolie en Tunisie et qu’il y a eu le moratoire de 1991, du temps de Ben Ali donc, qui dure depuis plus de 24 ans puisqu’il l’a respecté lui-même et que, en pleine campagne présidentielle dans une interview accordée à Jeune Afrique en décembre 2014, Béji Caïd Essebsi, son adversaire d’alors, son président aujourd’hui, a promis de s’y conformer. Donc la mention de la peine capitale dans ce texte ne changerait rien au fonctionnement des choses, à moins qu’il ne s’agisse d’un message codé en faveur d’une catégorie de coupables.

Il conviendrait toutefois de mentionner que certains médias et certaines agences jouent sur les mots, comme Marzouki, pour amplifier un fait de peu d’impact en pratique. On l’a vu au titre repris (ou construit) par Libération à partir d’un texte de l’AFP : «Contre le terrorisme, la Tunisie rétablit la peine capitale ». Plus professionnel et plus honnête a été Le Figaro qui modalise et précise : « Après 24 ans de moratoire, la Tunisie pourrait reprendre le chemin des exécutions ». C’est dire que, dans cette affaire complexe de lutte contre le terrorisme, la part de responsabilité des médias, nationaux et internationaux, n’est pas à négliger et mérite qu’on s’y attarde avec beaucoup d’audace, assez de franchise et un minimum d’objective.



NDLR : Cet article d'opinion libre est publié sous la responsabilité de son auteur et n'engage pas la rédaction de Jawhara FM. 

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