Conférence MENA-OCDE: Les engagements de la Déclaration de Tunis

Pr. Khalifa Chater

«Bâtir un meilleur avenir économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord»,  tel a été le thème du Forum et de la conférence OCDE-Mena, tenus à Tunis, le 3 et 4 octobre 2016,

sous la présidence du Premier ministre tunisien Youssef Chahed et  du Secrétaire Général de l'OCD,  Angel Gurria. L'initiative Mena-OCDE pour la gouvernance et la compétitivité est un partenariat composé de 18 pays MENA et des membres de l'OCDE, qui œuvrent à l'amélioration de l'investissement, de la compétitivité, de la gouvernance publique, de l'intégrité et de la transparence, dans la région MENA.  Coopérant avec plus d'une centaine de pays, L'OCDE  est un forum stratégique international qui œuvre à promouvoir des politiques, conçues pour améliorer le bien-être économique et social des citoyens, dans le monde entier.

La réunion débuta lundi 3 octobre, par un débat sur les risques d'exclusion des jeunes, avec la participation du quartet du dialogue national en Tunisie, prix Nobel de la paix, que la conférence a tenu à honorer et à présenter comme modèle. Les travaux qui se sont poursuivis le lendemain ont étudié les moyens de stimuler la reprise et l'intégration économique dans la région MENA. La séance finale permit le lancement  du programme conjoint de l'OCDE et de la Commission européenne, pour la promotion de l'investissement, en Méditerranée. En présence du Directeur du Directeur Voisinage méridional de l'Union Européenne. On note la présence active du Premier ministre tunisien  Youssef Chahed et  du ministre du développement, de l'investissement et de la coopération internationale Fadhel Abdel Kéfi. «La Tunisie, affirma le chef du gouvernement tunisien, est engagée à développer le partenariat avec tous les pays participant à l’initiative de la gouvernance et de la compétitivité de la région Mena et de l’Organisation de la coopération et du développement économique (OCDE) ». La Tunisie a saisi cette opportunité, alors qu'elle souhaite motiver ses partenaires et ses amis afin qu’ils participent massivement à la conférence internationale sur l’investissement qu’elle organise les 29 et 30 novembre prochain,

La déclaration de Tunis, publiée à la fin des travaux, a adopté une série d’engagements gouvernementaux sur la coopération régionale. Elle constate que la région MENA a connu, depuis la dernière Conférence Ministérielle MENA-OECD organisée à Marrakech en novembre 2009, a des changements historiques sur le plan politique, social et économique. «Les peuples arabes ont appelé à la création de meilleures opportunités économiques et à des institutions plus responsables et certains pays de la région ont entamé d’ambitieux programmes de réforme, voté de nouvelles constitutions et établi un nouveau pacte social inspiré par la volonté de construire des sociétés plus justes et un modèle économique qui soit efficace et durable». Par contre, «d’autres pays connaissent quant à eux des crises significatives et prolongées liées aux conflits et situations de fragilité, détériorant ainsi leur développement économique».  Elle identifie deux postulats de réussite:

1 - la participation active des femmes à la vie publique et leur autonomisation économique.

2- La promotion de la jeunesse, "atout de la région MENA".  Offrir des opportunités et un avenir prospère aux jeunes, constituent un défi politique majeur.

D'autre part, la conférence rappela l'exigence de la dimension territoriale, afin de « s’assurer que le développement économique et institutionnel soit réparti partout dans les régions et les communautés locales. Une décentralisation efficace peut améliorer l’intégration, l’inclusion et la bonne gouvernance».  Elle fait ainsi valoir le grief des acteurs du "printemps tunisien" et leur dénonciation du développement régional inégal.

La stratégie énoncée et affirmée concerne «le besoin de promouvoir des alliances, entre états, le secteur privé et les acteurs de la société civile, aux fins de promouvoir la gouvernance économique et la compétitivité, menant à la création d'emplois». Il s'agit essentiellement de «construire les bases pour des économies plus ouvertes et de modèles de développement plus inclusifs, dans le but d’exploiter l'immense potentiel de la région et d'assurer son intégration dans l'économie mondiale. Les politiques économiques en faveur de la croissance devraient également garantir l’inclusion et l’équité sociale, tout en assurant la prospérité pour tous». Néanmoins, l'OCDE, ne définit guère le modèle qu'elle préconise. Elle fournit ses conseils, mais «invite les pays de la région MENA, à adhérer à ceux qui correspondent le plus à leurs priorités »