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Chronique26/08/2025 à 10:31

L’État et le syndicat

L’État et le syndicat

Par Mansour M’henni

Depuis un certain temps, une tension semblait marquer la relation entre l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et le Gouvernement en place, et semblait donner lieu à différentes prévisions allant de la rupture entre les deux instances étatiques, forcément relative car une rupture absolue est pratiquement impossible, jusqu’à une sorte d’inféodation de l’une par l’autre, généralement de la première par le second, au nom de l’intérêt supérieur de l’État. L’Histoire de la Tunisie nous apprend que chaque fois qu’une telle fâcherie s’aggrave, elle débouche sur une déstabilisation de la dynamique sociétale et surtout sur une perturbation du sens de la citoyenneté.

Aujourd’hui donc, il nous revient à tous de participer à la réflexion et à la conversation nécessaires, pouvant aider à une issue civilisée, patriote et humaniste, pouvant éviter la violence de quelque nature qu’elle soit et conforter la cohérence entre le sens du devoir et la conscience du droit. En effet, telle est notre responsabilité, fondatrice de notre statut de citoyen, à tout niveau où il nous reviendrait d’intervenir et de participer.

D’emblée, il importe de souligner, à l’intention de certains commentateurs, d’un côté comme de l’autre, qu’il est irresponsable d’envisager une neutralisation absolue de la principale organisation syndicale dont l’histoire se confond presque avec celle de l’édification de l’État national moderne et indépendant. Dans les pires moments de tension, le gouvernement a toujours cherché une forme de réconciliation, sincère ou hypocrite, par un compromis ou un assujettissement étudiés, à même de contenir ce qu’il prendrait pour un militantisme entêté ou pour une manipulation calculée ; mais il n’a jamais cherché à suspendre complètement l’action syndicale. En effet, celle-ci est désormais une composante incontournable de la société moderne supposée gouvernée par un État de droit.

Pour le contexte actuel, il conviendrait de souligner que l’UGTT et le Gouvernement ne sont pas sur la même longueur d’onde quant à la stratégie de développement du pays. Est-ce une raison pour rompre les canaux de communication et de coopération ? A notre humble avis, ce n’est pas nécessaire car entre des positions, même extrêmes, un juste milieu est concevable, donc réalisable au bout de conversations sincères.

Ce qui nous semble nuire à un tel aboutissement, c’est que le problème se transforme vite en une remise en question de l’existence même du vis-à-vis. Or la raison peut imposer ses raisons dès qu’on accepte le principe que nulle neutralisation absolue n’est possible, ni de l’instance gouvernementale ni de l’organisation syndicale. On peut cependant remettre en question la légitimité d’un membre ou plus de chacune de ces entités étatiques, mais non la légitimité de la structure d’appartenance de ces membres. Toujours est-il que ces remises en questions doivent s’inscrire dans une démarche régulière d’imputabilité et en référence à des textes juridiques attestés. Autrement, la justice seule peut trancher, en toute indépendance et autonomie.

Puissions-nous donc raison garder pour donner de notre citoyenneté et de notre responsabilité une image agréable à regarder et confortable à vivre !

Economique Jawhara FM

jmc
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